Vers la fin de la mondialisation ?

Vers la fin de la mondialisation ?

Depuis les annonces faites par Donald Trump sur les nouvelles taxes douanières mises en place par les États-Unis, de nombreuses questions se posent. Tour d’horizon.

Un temps d’incertitudes

Assiste-t-on à une pression forte de la nouvelle administration américaine pour négocier des accords commerciaux plus avantageux ? Ou plus profondément à une remise en cause complète du système commercial mondial initié à la fin de la Seconde Guerre mondiale et de son modèle de développement libéral basé sur la croissance ?

Comment la Chine, fabrique du monde, va-t-elle pouvoir maintenir son équilibre intérieur si son modèle économique tourné vers l’extérieur est remis en question ?

Comment l’Europe, dont les économies sont vieillissantes et dépendantes des ressources naturelles extérieures, va-t-elle pouvoir faire face, économiquement mais également politiquement, aux nouvelles menaces russes et à l’abandon du parapluie militaire américain ?

Nous dirigeons-nous vers un appauvrissement général des économies et de l’épargne des particuliers ? Donald Trump serait-il malgré lui, ou contre lui, le futur grand défenseur de la planète en limitant la consommation et les échanges mondiaux ?

Les marchés en crise

Autant de questions auxquelles il est difficile voire impossible de répondre aujourd’hui. Donald Trump est coutumier des annonces excessives pour ensuite les adapter après avoir obtenu des concessions de ses adversaires ou partenaires. Cela étant dit, ces mesures sont conformes au programme et aux annonces faites à de multiples reprises lors de la dernière campagne électorale. Il souhaite à moyen terme relocaliser les productions et réindustrialiser son pays quitte à pénaliser les Américains à court terme.

Les marchés ne s’y sont pas trompés en baissant très fortement, ce qui traduit l’anxiété profonde des investisseurs face aux incertitudes et aux risques de déstabilisation des chaînes d’approvisionnement. Et ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg.

En effet, depuis le début de l’année, tous les placements – excepté l’or – ont fortement baissé : les marchés actions ont perdu entre 4 % et 15 % depuis le 1er janvier ; les obligations ont vu leur valeur se déprécier au 1er trimestre suite à la remontée rapide des taux d’intérêt des emprunts d’État (la plus forte hausse des OAT depuis la chute du mur de Berlin) ; les prix de l’immobilier ne baissent plus mais ne sont pas remontés tel que le marché l’espérait avec la baisse effective des taux des prêts bancaires ; depuis un an les livrets bancaires (livrets réglementés, comptes à terme…) ont vu leur rendement diminuer ; les valeurs phares des cryptomonnaies qui avaient très fortement augmenté en 2024 ont très fortement baissé depuis le début de l’année (-17 % pourle Bitcoin et près de -50 % pour l’Ethereum).

Dans ce contexte morose pour l’épargne, seul l’or a continué de progresser de plus de 15 % depuis le 1er janvier 2025.

Alors que faire ?

Il est aujourd’hui bien difficile d’anticiper, avec un minimum de confiance, les tendances économiques et financières des prochaines semaines et des prochains mois. Si Donald Trump s’engage réellement et totalement dans cette politique d’America First, toutes les économies mondiales vont dans un premier temps souffrir et voir leur croissance fortement diminuer. Beaucoup de pays pourraient même se trouver en récession. Le risque pour les États-Unis est même de se retrouver en « stagflation » (contraction des mots stagnation et inflation).

Les conséquences seraient multiples : baisse de l’activité et des résultats des entreprises, augmentation du chômage, augmentation des déficits publics du fait de moindres recettes fiscales. Les marchés actions seraient les premiers à pâtir de cette situation.

À moyen terme, si Donald Trump n’adoucit pas sa politique des droits de douane, la question essentielle sera la réponse des électeurs américains lors des élections de mi-mandat dans deux ans. Cautionneront-ils cette politique protectionniste qui leur promet plus de travail et d’autonomie pour le futur quitte à perdre du choix de produits et du pouvoir d’achat aujourd’hui ? Ou sanctionneront-ils cette politique qui pénalise leur quotidien ?

Dans ce nouveau contexte, comment faire fructifier votre épargne ? Le principe de base de tout investissement patrimonial, même si certains ont tendance à l’oublier en période euphorique, reste de diversifier ses investissements en répartissant les risques entre plusieurs classes d’actifs.

 

Par Patrick BUTTEAU

 

 

 

 

 

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