Moins de crédit, davantage de fraude au crédit. Épisode 2 (sur 4)

L’engouement justifié des Clients pour les Distributeurs bancaires indépendants s’accompagne d’une circonstance, malheureusement négative : la prolifération des escroqueries. Y compris : des escroqueries au crédit. Ces fraudes au crédit se répandent vivement, rencontrant peu de barrages. Elles se concrétisent par des paiements malheureux : par des victimes à des escrocs. En France, la fraude aux paiements dépasse le milliard d’euros chaque année. Contrairement à une croyance erronée : le crédit se prête très bien à des fraudes.

Fraude au crédit : quelles méthodes sont utilisées par les escrocs ?

Les escrocs les mijotent en des scénarios astucieux (c’est « l’ingénierie sociale »). Le désir de crédit de la victime et l’annonce de supposées « sécurités », en réalité inexistantes, poussent les victimes à effectuer des paiements, généralement par des virements bancaires, directement entre les mains des escrocs. Les fraudeurs se font soit passer pour des « conseillers » bancaires, soit pour des Intermédiaires en opérations de banque. Les escrocs se glissent dans des pages internet authentiques ou emploient de vrais numéros de téléphones : c’est le « spoofing. » Des mesures de protection récentes (1^er octobre 2024 : mécanisme d’authentification des numéros ou « MAN ») devraient les ralentir pour les lignes téléphoniques fixes. Les escrocs déploient également des sites internet de banque ou de courtage totalement fictifs et communiquent avec des adresses mails qui ressemblent à celles de Professionnels bancaires : c’est le « phishing. »

Pour aller plus loin :

La prévention et la protection contre la fraude au crédit

Hélas, la prévention des fraudes et l’information des clientèles sont manifestement défaillantes. Et il y a peu de communication publique sur la répression. La protection des Consommateurs est inefficace, puisqu’elle repose essentiellement sur la diffusion de « listes noires. » Publiées par les autorités de supervision[1], aucune victime ne les connaît ni ne pense à consulter. La bonne protection supposerait aussi l’interrogation du registre national public des Intermédiaires, tenu par l’ORIAS (www.orias.fr) ; de même : peu de Consommateurs en connaissent l’existence. Ces mesures publiques de protection des Consommateurs brillent par leur inefficacité flagrante. Or, plus les fraudes empirent, plus la communication à propos de ces « mesures » augmente. La clé de toute arnaque repose sur la sollicitation d’un paiement. C’est simple : il faut donc aider les Consommateurs à progresser dans la sécurité et dans la vigilance en matière de paiements.

(à suivre : troisième épisode de cette série).

Pour information :

Journée nationale du courtage et des intermédiations en crédit : jeudi 10 avril 2025.

Voir : Communiqué de presse (ou : https://endroit-avocat.fr/wp-content/uploads/2025/01/CP-Endroit-Avocat-Journee-du-courtage-en-credit-2025.pdf)

[1] « Réussir un crédit immobilier » « Les distributeurs » chez Arnaud Franel Editions.

Par Laurent Denis

www.endroit-avocat.fr