Le métavers est-il habitable ?
Pourquoi un marché immobilier ? S’il parait que l’achat d’une villa virtuelle au bord d’une mer virtuelle, dans un monde paradisiaque virtuel est dans les moyens financiers de l’avatar, on peut se douter que cette villa filera vite dans la wallet de l’utilisateur et qu’il saura bien vite y accueillir les avatars de sa famille et de ses amis.
Comment procéder ?
Chaque Métavers offrant cette « fonctionnalité » présente les terrains disponibles selon une charte graphique qui lui est propre. A partir de cette charte, l’utilisateur peut déterminer les lots qu’il souhaite acheter et leur localisation. Mais il est possible de procéder par le biais d’une plateforme. Il faut repérer les terrains disponibles sur une carte détaillant les parcelles occupées et celles qui sont à vendre. Ainsi, sur la marketplace de The Sandbox, les parcelles libres apparaissent en vert. Le candidat acquéreur qui clique sur l’une d’elles est renvoyé sur la plateforme OpenSea où on peut l’acheter à l’aide de Sands.
L’acquisition elle-même est concrétisée par le transfert des NFT’s dans la wallet de l’acquéreur dont on a précisé qu’ils sont uniques, non interchangeables et dont la sécurité et leurs caractéristiques sont figées dans une blockchain.
Les parcelles de Decentraland sont des jetons non fongibles qui peuvent être achetés en utilisant la crypto-monnaie MANA. Dans le cas de Sandbox, il faut distinguer quatre tokens qui sont inscrits dans la blockchain ethéreum.
L’immobilier commercial dans le Métavers
Une fois propriétaire, l’utilisateur peut, ou louer son espace à des entreprises, ou installer une boutique, ou développer tel ou tel évènement, créer un musée, un espace de sociabilisation, ou un parc d’attraction. Dans tous les cas, il pourra en tirer un profit.
Des marques de luxe, vêtements, bijouteries ou encore de parfums ont décidé d’être présentes sur le métavers et ont acquis des terrains pour y installer des boutiques. Il s’agit tout aussi bien de faire de la publicité ou de la vente de ces produits.
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Prix et spéculations dans l’immobilier du métavers
Tous les terrains ne se vendent pas dans une spéculation effréné : posséder un lot ou une parcelle virtuelle ne semble pas coûteux, comparé à l’immobilier du monde réel : le prix de départ de la plus petite parcelle se situe à environ 4.000 dollars dans certains métavers.
La valeur des lands peut être influencée par la présence de propriétés appartenant à des personnalités : de fait, les propriétés aux alentours du « Manoir » de Snoop Doog ont été valorisées à hauteur de 458 000 dollars US (404 000 euros).
Le français Exclusible a vendu pour 4,5 millions de dollars sonnants et trébuchants d’îles et de villas en 3D pour des stars voulant s’afficher dans le jeu.
La crise de l’immobilier virtuel en août 2022
La presse économique relevait que le prix de terrains virtuels était entré dans un cycle dépressif. Cette annonce suivait celles qui constataient l’effondrement des prix des Non fongible Tokens.
Plusieurs faits économiques et sociaux peuvent expliquer ce renversement de tendances. Ralentissement économique dans le monde réel, augmentation très forte des taux d’intérêts, absence de rentabilité réelle des investissements dans les métavers. S’y est ajouté le krach des NFT’s : effondrement des cours et du niveau des transactions.
Cet ensemble d’évènements joint à la crise des crypto et l’effondrement de leurs cours contre les devises dites fiat, a déclenché une baisse de l’ordre de 80% du prix des terrains virtuels et une baisse de 90% des transactions. Etrangement le tournant a été pris au moment même où Marc Zuckerberg annonçait que Facebook devenait Méta !!!
Par Pascal Ordonneau
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