Quels sont les nouveaux critères de choix des candidats à l’emploi ?
Les confinements ont laissé le temps aux salariés de se poser les questions fondamentales : est-ce que mon métier me plaît ? Si je devais changer, que ferais-je ? Cette réflexion a été menée dans un contexte anxiogène, ce qui pour certains a induit un travers dans la conclusion. Se reposer les mêmes questions quand tout va bien mène à des conclusions souvent différentes. Il reste que cette latitude à se remettre en question a contribué à faire évoluer les mentalités et les attentes des collaborateurs dans le choix de leur prochaine aventure professionnelle.
Alors qu’est-ce qui a changé ?
Depuis quelques années, le monde des RH parle de bien-être au travail, et cela s’amplifie sous la pression du marché de l’emploi. Les entreprises sont de plus en plus réceptives à cette notion d’autant plus que recruter est complexe, compliqué, long, risqué et représente un investissement conséquent. Fort de cette tendance, les candidats ressentent cette position de force et en profitent pour augmenter leur niveau d’exigence avant de se décider. D’autant que selon différentes études, 45% à 50 % des salariés songent à changer d’entreprise.
Quelles sont les principales attentes des candidats actuellement ? Comment les séduire ?
Selon la dernière étude de Monster, les critères les plus décisifs sont dans l’ordre :
– Le télétravail
– La flexibilité des horaires
– La formation
A écouter les candidats, j’ajouterais la distance ou temps de trajet. Par exemple, en Ile-de-France et dans les grandes villes françaises, la durée de trajet domicile / travail maximum tolérée était d’une heure. Actuellement, il n’est pas rare d’entendre 30 minutes maximum, voire parfois moins ! J’ai même entendu « au plus loin la ville d’à-côté ». En grande banlieue parisienne et en province, avec le coût du carburant, la distance devient un véritable sujet et la zone d’acceptation diminue drastiquement. Toujours selon cette étude, de plus en plus d’entreprises fléchissent leur niveau d’exigence. Par exemple, ceux qui butinent de poste en poste tous les ans, voire moins, que j’appelle les les globejobers, ne sont plus écartés systématiquement. De même, les recruteurs sont plus compréhensifs avec les candidats qui présentent de longues périodes sans activité.
Maintenir son niveau d’exigence
En tant que professionnel du recrutement, j’attire l’attention des recruteurs qui se laisseraient tenter par cette tendance. En effet, par expérience, il est préférable de laisser un poste vacant, quitte à ralentir l’activité, que de compter sur un collaborateur qui ne sera pas à la hauteur, ou pire, qui abimera la qualité de service ou la réputation de votre société. La rémunération est et sera toujours un sujet. Quel salarié ne souhaite pas gagner plus ? Je n’en connais pas ! Et vous ? Dans les faits, il est rare qu’un candidat ne demande pas une augmentation de salaire, même démesurée, souvent injustifiée.
Le sujet de la rémunération est vaste. Il fera l’objet d’une chronique à part entière. Du côté des entreprises, à défaut de pouvoir intégrer facilement et rapidement de nouveaux collaborateurs – comme avant – les employeurs réfléchissent et améliorent les conditions de travail, ainsi que les promotions internes, pour les fidéliser le plus longtemps possible et en parallèle en faire des avantages concurrentiels pour en attirer de nouveaux.
Améliorer la qualité de vie au travail
D’ailleurs, certaines grandes entreprises françaises ont crée la fonction d’Happy Officer, censée œuvrer pour améliorer la Qualité de Vie au Travail. Ce phénomène ralentit la mobilité professionnelle. Les candidats restent plus longtemps dans leur société parce qu’ils se sentent mieux et aussi, à défaut de trouver mieux. Alors chers recruteurs, comme je le répète régulièrement, vous devez prendre conscience et accepter ces changements de paradigme. Vous devez vous adapter à cet état de fait, malgré vos convictions. Vous devez innover dans votre organisation, dans votre style managerial, dans vos processus de recrutement ainsi que dans la valorisation de votre marque employeur, si vous souhaitez diminuer le turn over et recruter les meilleurs profils. Nous pouvons en discuter ensemble. Et maintenant, à vous de réussir vos recrutements !
Ouvrage de Frédérik Cousin aux éditions Arnaud Franel :
Réussir son recrutement
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